
Le dimanche 28 mai, le ministre de la Santé François Braun a fait une importante déclaration sur la lutte contre le tabagisme. Il a annoncé que des discussions étaient en cours afin de statuer sur l’utilisation des cigarettes électroniques comme substitut officiel au tabac. Il a par ailleurs affirmé que les e-cigs pourraient être prescrites sur ordonnance et remboursées. Faisons le point sur ces déclarations.
Une avancée dans la lutte contre le tabagisme, mais des questions subsistent
Les autorités françaises adoptent une position conciliante vis-à-vis de l’utilisation des cigarettes électroniques comme outil de sevrage tabagique. Se fiant au rapport d’étude du Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP), ils en viennent à la conclusion que l’utilisation d’e-cigs peut être une étape transitoire pour le sevrage. En effet, ces produits contiennent moins de produits toxiques/cancérigènes (goudron, monoxyde de carbone, plomb, chrome) que le tabac classique.
Dans ses propos, le ministre de la Santé a évoqué l’élaboration d’un plan tabac sur la période 2023-2028 qui vise à rendre disponible au niveau des pharmacies, certains substituts nicotiniques. Il sera alors possible de les prescrire sur ordonnance pour un traitement. Dans le cas de l’aboutissement du projet, les vapoteuses seront considérées comme dispositif médical et pourront être remboursées à juste titre.
Cette sortie effectuée par Mr François Braun laisse tout de même place à de nombreuses interrogations. Tous les modèles de e-cigs sur le marché seront-ils disponibles en pharmacie ? Les boutiques spécialisées seront-elles contraintes de mettre la clé sous le paillasson ? De nouveaux produits verront-ils le jour spécialement pour l’occasion ?
À quelle date le remboursement est-il envisagé ?
Pour l’heure, il n’y aucune indication précise quant à la date de l’entrée en vigueur effective du remboursement de la cigarette électronique. Tout ce qu’on peut avancer, c’est que la disposition rentre dans le plan tabac prévu pour 2023 à 2028. Il faudra donc attendre un peu pour être fixé. Toutefois, certains professionnels avancent que la prise en charge à minima des e-cigs par la sécurité sociale est incluse dans le budget de 2024.
À ce jour, le plan de remboursement ne concerne que les patchs nicotiniques et les chewing-gums à la nicotine. Seules quelques mutuelles font des remboursements à part variable sur les cigarettes électroniques.
Les puffs écartées du dispositif
Dans son allocution, Mr le ministre s’est montré très clair et intransigeant sur ce qui relève de l’utilisation des puffs.
À son opinion personnelle, les cigarettes jetables devraient être interdites, car elles amèneraient les jeunes vers le tabagisme. Dans les faits, les puffs ont plutôt contribué à ce que les jeunes adultes se mettent à la vape et non au tabac. Ce qui contredit la thèse avancée par Mr Braun. Toutefois, le ministre affirme que la question sera discutée avec les parlementaires avant toute prise de décision finale.
Il faut quand même reconnaître que les puffs sont polluantes et ne portent pas les valeurs écologiques. Elles sont faites de plastique, de résistance et de batterie chimique. Il faut donc un plan de collecte approprié pour celles qui sont usagées. Aussi, le taux de nicotine avec ces appareils jetables est incontrôlé. Ceux qui ne sont pas habitués à les utiliser peuvent se retrouver facilement piégés en pensant faire un sevrage tabagique.